Tout LOST

Titre original : The life and death of Jeremy Bentham
Titre français : La vie et la mort de Jeremy Bentham

Première diffusion USA : 25 février 2009
Première diffusion française : 2 septembre 2009

Centré sur : Locke

Synopsis : Locke a réussit à quitter l'île et s'est donné pour mission, sous le nom de Jeremy Bentham, de convaincre les Six d'Oceanic d'y retourner.

Avis : Avec un titre pareil, un pur fan de Lost ne pouvait qu'appréhender cet épisode ; parfois un seul titre suffit pour créer un certain enthousiasme. Là c'est on ne peut plus clair, il nous racontera l'escapade de John Locke alias Jeremy Bentham sur le continent à la recherche des Six d'Oceanic. Chose déjà évoquée à la fin de la saison 3 de manière très très floue mais bien plus approfondie à la fin de la 4. C'est aussi l'occasion de découvrir les nouveaux personnages en la personne de Caesar et Ilana, déjà aperçus très brièvement dans l'épisode précédent avec le crash du vol Ajira 316. La première scène est ainsi facile à situer mais elle pourrait paraître superflue aux yeux de certains fans, la question c'est Locke a t-il ressuscité ? Et donc va t-on pouvoir avaler un truc comme ça ?

Seul le début et la fin se passent sur l'île, le reste c'est sur le continent, exactement comme dans 316 ; déjà donc deux épisodes de suite pratiquement hors de l'île, ça fait déjà beaucoup mine de rien mais ce n'est pas pour autant qu'on va décrocher. L'épisode ressemble beaucoup à Meet Kevin Johnson qui nous racontait le retour de Michael sur le continent. Bien qu'il manque d'un peu de répondant, "The life and death of Jeremy Bentham" arrive à combler quelques blancs et à en imposer lors des rencontres avec les protagonistes, mais le récit est un peu trop linéaire et me paraît même un peu trop court (45 min. ce n'est pas assez pour tout raconter, j'ai même l'impression qu'il y a une grosse ellipse entre la discussion avec Jack et la tentative de suicide de Locke). Hormis ceux qu'on connaît et qu'on voit tout le temps, retrouver Widmore, Matthew Abaddon et... Walt permet à l'épisode de s'élargir et de gagner un peu en richesse. Même Helen, dont on n'avait pas entendu parler depuis la saison 2, est évoqué. Le seul grand paradoxe de l'épisode c'est qu'on se demande finalement qui est le méchant et qui est le gentil entre Ben et Widmore, car ce dernier me paraît bizarrement plus ouvert que je ne l'aurais pensé. On ne peut cependant s'empêcher de penser que Locke est pris en grippe entre ces deux hommes de pouvoir et c'est ce côté que j'aime moins chez lui, il se fait trop facilement manipuler.

Les rencontres de Bentham avec les Six d'Oceanic (sauf Sun) sont parfois un peu conventionnelles mais heureusement elles ne se répètent jamais. La première avec Sayid est un échec à relativiser car quand il s'agit de Nadia, notre irakien est inflexible. Avec Kate, je m'attendais à ce que ce soit plus tendu, mais par contre je ne redoutais aucunement qu'ils allaient avoir une conversation plutôt personnelle. Celle avec Hurley est la plus expéditive mais aussi la plus décalée. Et enfin le meilleur pour la fin, celle avec Jack est plus forte psychologiquement parlant que les autres et il suffit que Locke parle de Christian pour que le doute s'installe en lui. Le fait surtout de voir Locke en fauteuil roulant est tout aussi symbolique, sur l'île il était doué, sur le continent il est sans force, limite faible. Reconnaissons toutefois la grandeur du jeu de Terry O'Quinn ainsi que la pirouette scénaristique où Ben tue Locke. Toute la séquence dans l'appartement est dans un ton très lyrique, on ressent cette fois toute la peine de Locke et Ben s'exécute sans qu'on ait le temps de dire ouf. Quelques surprises donc parmi tout ça, sans compter la phrase choc qui m'avait fait bondir de ma chaise : "Je me rappelle ma mort" made in Locke, pas banal comme phrase. Petite déception cependant avec la mort bâclée de Matthew Abaddon, c'était quand même un personnage avec une certaine prestance.

Conclusion : "The life and death of Jeremy Bentham" a eu le désavantage d'être un épisode trop attendu au tournant, c'est comme ça qu'on peut être déçu. Bon, cet épisode m'a tout de même assez convaincu et ce genre de récit reste très instructif, Locke est un peu revenu dans mon estime suite aux autres saisons où je l'avais trouvé assez irritant parfois, car là j'ai vraiment compatis à sa douleur. Mais cette ancrage dans le surnaturel avec sa "résurrection" peut aussi ralentir, attention aux pièges et attendons surtout de voir ce qu'il en ressort. Allez, la suite maintenant car la partie sur le continent semble bien bouclée.